• Sortilège

     

    Je n'aurais jamais du poser mes yeux sur toi !

    Tes lèvres un peu serrées et ton regard fermé

    Ont éveillé en moi le goût des interdits.

     

    Il n'aurait pas fallu que tu goûtes à ma voix,

    A mes lèvres entrouvertes, mon regard enflammé.

    J'ai bien senti en toi te posséder l'envie.

     

    Attirés, attisés, jouant de nos émois;

    Ensorcellés de nous, je ne sais reculer.

    Tu caresses le feu sur ma peau qui gémit...

     

    Anabelle Laye Martinez

    L'éclipse de ces autres

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  • Tout à réinventer

     

    Nous somm' de pauvres gens,

    Assoiffés, têtes en l'air;

    Affamés des instants

    Illusoires, éphémères.

    Nous sommes des éclats

    D'amour et de fracas,

    Pierres précieuses ignorées

    A l'orgueil blessé. Et j'ai marché...

     

    J'ai ramassé les cendres

    Des souvenirs tués.

    J'ai voulu consumer

    Les rêves avortés;

    J'ai cru fair' table rase

    Sur peines et fantasmes,

    Mais le rat s'est marré.

    Balayés par le vent,

    Les vides de nos yeux,

    La nuit tombe un instant.

    Ce soir, j'ai fais un voeu...

     

    Tout à réinventer.

     

    Anabelle Laye Martinez

     

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  • Aux anges….

     

    Aujourd’hui mes amis se sont tous réunis.

    Jour de fête en mon nom en cet après midi

    Où le soleil se couche alors que je m’éveille

    A la vie, dans un cri, près de mon père qui veille.

     

    C’était il y a vingt ans, quelqu’un me l’a conté.

     

    Le jardin est douceur, parfumé de délices

    Et table délicate offrant tous les prémices

    Des fruits qui gorgeront tous les paniers d’été

    Aux bras des vieilles dames allant faire leur marché.

     

    Je suis las, nostalgique, assis sur le vieux banc

    Sous le rosier grimpant qui bourgeonne lentement.

    C’est là même où mon père apprivoisa ma mère

    Dans la brise légère d’un doux matin d’hiver.

     

    Noces blanches s’ensuivirent dès l’aube du printemps ;

    Prophétie de bonheur aux mariés rayonnants !

    La courbe annonçait bien l’heureux événement

    Qui viendrait sans tarder, après le Jour de l’An !

     

     

    Cris d’effroi, de douleur dans la pièce du haut.

    La dame de chambre est là, Monsieur prête un manteau.

    Réchauffant le fiston que la dame lui tend

    Pendant que tout s’agite à l’étage de l’enfant.

     

    Le ciel les a rejoint dans ce cri, dans ces peurs,

    Mais de trop près peut être : sa joie n’est pas la leur….

    Maman trop épuisée s’est laissée submerger

    Par le doux chant des cieux venus la soulager.

     

    Jeune dame amoureuse accueillant le bonheur

    Et l’offrant aussitôt à l’élu de son cœur.

    Ma mère était aux anges, mon père le fut aussi ;

    Il les pria longtemps de lui rendre la vie,

     

    Et je prie à mon tour dans le plus grand secret

    Qu’ils me laissent l’entrevoir, que je puisse l’embrasser.

     

    C’était il y a vingt ans, je ne puis l’oublier.

     

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     Anabelle Laye Martinez

    extrait du recueil "Tremblement de taire"

    du même auteur, aux éditions Bartavelle

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  • Coup d’éclat

     

    J’étais un Apollon lorsqu’elle m’a percuté

    La surprise violente, me laissant foudroyé,

    Regard vide, poings serrés, visage défiguré.

    Je respire et j’enrage ; je ne peux plus bouger !

     

    Ambulance, sirène s’agitent autour de moi.

    Médecins, policiers oublient que je suis là

    Dans ce corps morcelé, froid et ensanglanté.

    La souffrance sereine s’installe à mon chevet.

     

    Acier froid, néons blancs ; le bloc opératoire

    Sera le seul témoin de mon amputation.

    L’instant d’après verra naître en moi l’abandon

    Lorsqu’on présentera devant moi le miroir …

     

     

    Choc et rage,

    Tout éclate !

    Je m’enlise

    Et me brise.

     

     

    J’étais un Apollon lorsqu’elle m’a percutée

    La vie que je méprise d’avoir volé ma joie.

    Je n’ai plus que mes mains pour apprendre à rouler.

    J’en appelle au secours, que quelqu’un vienne à moi.

     

     Anabelle Laye Martinez

    extrait du recueil "Tremblement de taire", ed. Bartavelle

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  • Souvenirs d’hiver

      

    La caresse du blanc de ces flocons neigeux

    Eveille en moi les sens les plus inaccessibles ;

    Accès aux souvenirs d’un coffre poussiéreux…

     Souvenirs d'hiver

    Emmitouflée de laine aux teintes indescriptibles,

    Je trotte nez en l’air et le sourire aux lèvres

    Qui trahit ces délices en moi inextinguibles.

     

    J’ai quatre ans, fière allure, parfois l’âme un peu mièvre

    De peindre des lueurs aux couleurs oubliées

    Jusqu’à la nuit venant m’envelopper de fièvre.

     

    Sous la neige fragile de cette rue pavée,

    Une enfant danse seule, soudainement elle rit

    D’avoir senti le vent qui venait l’embrasser.

     

    Je traîne mon écharpe, mes bottes rouges aussi,

    Ma mère et mon cartable recelant de trésors,

    Quelques rhumes tenaces et la chaleur d’un lit.

     

    La neige tombe frêle, je m’en souviens encor…

     

     

    Anabelle Laye MArtinez

    extrait du recueil "Tremblement de taire" ed. Bartavelle

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