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Par nabelle le 20 Mars 2015 à 11:15
Sortilège
Je n'aurais jamais du poser mes yeux sur toi !
Tes lèvres un peu serrées et ton regard fermé
Ont éveillé en moi le goût des interdits.
Il n'aurait pas fallu que tu goûtes à ma voix,
A mes lèvres entrouvertes, mon regard enflammé.
J'ai bien senti en toi te posséder l'envie.
Attirés, attisés, jouant de nos émois;
Ensorcellés de nous, je ne sais reculer.
Tu caresses le feu sur ma peau qui gémit...
Anabelle Laye Martinez
L'éclipse de ces autres
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Par nabelle le 15 Octobre 2014 à 16:39
Tout à réinventer
Nous somm' de pauvres gens,
Assoiffés, têtes en l'air;
Affamés des instants
Illusoires, éphémères.
Nous sommes des éclats
D'amour et de fracas,
Pierres précieuses ignorées
A l'orgueil blessé. Et j'ai marché...
J'ai ramassé les cendres
Des souvenirs tués.
J'ai voulu consumer
Les rêves avortés;
J'ai cru fair' table rase
Sur peines et fantasmes,
Mais le rat s'est marré.
Balayés par le vent,
Les vides de nos yeux,
La nuit tombe un instant.
Ce soir, j'ai fais un voeu...
Tout à réinventer.
Anabelle Laye Martinez
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Par nabelle le 25 Août 2014 à 13:48
Aux anges….
Aujourd’hui mes amis se sont tous réunis.
Jour de fête en mon nom en cet après midi
Où le soleil se couche alors que je m’éveille
A la vie, dans un cri, près de mon père qui veille.
C’était il y a vingt ans, quelqu’un me l’a conté.
Le jardin est douceur, parfumé de délices
Et table délicate offrant tous les prémices
Des fruits qui gorgeront tous les paniers d’été
Aux bras des vieilles dames allant faire leur marché.
Je suis las, nostalgique, assis sur le vieux banc
Sous le rosier grimpant qui bourgeonne lentement.
C’est là même où mon père apprivoisa ma mère
Dans la brise légère d’un doux matin d’hiver.
Noces blanches s’ensuivirent dès l’aube du printemps ;
Prophétie de bonheur aux mariés rayonnants !
La courbe annonçait bien l’heureux événement
Qui viendrait sans tarder, après le Jour de l’An !
…
Cris d’effroi, de douleur dans la pièce du haut.
La dame de chambre est là, Monsieur prête un manteau.
Réchauffant le fiston que la dame lui tend
Pendant que tout s’agite à l’étage de l’enfant.
Le ciel les a rejoint dans ce cri, dans ces peurs,
Mais de trop près peut être : sa joie n’est pas la leur….
Maman trop épuisée s’est laissée submerger
Par le doux chant des cieux venus la soulager.
Jeune dame amoureuse accueillant le bonheur
Et l’offrant aussitôt à l’élu de son cœur.
Ma mère était aux anges, mon père le fut aussi ;
Il les pria longtemps de lui rendre la vie,
Et je prie à mon tour dans le plus grand secret
Qu’ils me laissent l’entrevoir, que je puisse l’embrasser.
C’était il y a vingt ans, je ne puis l’oublier.
Anabelle Laye Martinez
extrait du recueil "Tremblement de taire"
du même auteur, aux éditions Bartavelle
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Par nabelle le 16 Décembre 2013 à 09:48
Coup d’éclat
J’étais un Apollon lorsqu’elle m’a percuté
La surprise violente, me laissant foudroyé,
Regard vide, poings serrés, visage défiguré.
Je respire et j’enrage ; je ne peux plus bouger !
Ambulance, sirène s’agitent autour de moi.
Médecins, policiers oublient que je suis là
Dans ce corps morcelé, froid et ensanglanté.
La souffrance sereine s’installe à mon chevet.
Acier froid, néons blancs ; le bloc opératoire
Sera le seul témoin de mon amputation.
L’instant d’après verra naître en moi l’abandon
Lorsqu’on présentera devant moi le miroir …
Choc et rage,
Tout éclate !
Je m’enlise
Et me brise.
J’étais un Apollon lorsqu’elle m’a percutée
La vie que je méprise d’avoir volé ma joie.
Je n’ai plus que mes mains pour apprendre à rouler.
J’en appelle au secours, que quelqu’un vienne à moi.
Anabelle Laye Martinez
extrait du recueil "Tremblement de taire", ed. Bartavelle
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Par nabelle le 13 Novembre 2013 à 13:07
Souvenirs d’hiver
La caresse du blanc de ces flocons neigeux
Eveille en moi les sens les plus inaccessibles ;
Accès aux souvenirs d’un coffre poussiéreux…
Emmitouflée de laine aux teintes indescriptibles,
Je trotte nez en l’air et le sourire aux lèvres
Qui trahit ces délices en moi inextinguibles.
J’ai quatre ans, fière allure, parfois l’âme un peu mièvre
De peindre des lueurs aux couleurs oubliées
Jusqu’à la nuit venant m’envelopper de fièvre.
Sous la neige fragile de cette rue pavée,
Une enfant danse seule, soudainement elle rit
D’avoir senti le vent qui venait l’embrasser.
Je traîne mon écharpe, mes bottes rouges aussi,
Ma mère et mon cartable recelant de trésors,
Quelques rhumes tenaces et la chaleur d’un lit.
La neige tombe frêle, je m’en souviens encor…
Anabelle Laye MArtinez
extrait du recueil "Tremblement de taire" ed. Bartavelle
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