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Ça vient, simple nuage, léger, à l'horizon
Petit rien tout joli. Un truc blanc et coton
Qui n'augur' rien de mal. Juste un point dans le vide
Et le vide se crée. Il gagne du terrain.
Une faille béante, blessur' sur terre aride
Tornade silencieus', un vertige soudain.
Il étend son sillage,
Grignote mes amares
Mes doigts frêles lachent prises
Plus rien ne me retient.
Les mots, ni les images.
Tout se brise en éclats
Tout débris et fracas
Je me sens imploser.
Un gouffre et c'est l'enfer ; le brasier intérieur
Les démons hurlent en moi, les menteurs illusions.
Ils me mentent, je le sensEt pourtant impuissante, leurs voix pleurent et me sifflent
Que je suis seule encor' ; que je suis seule, j'ai peur.
Je ne peux pas lutter
Alors je me replie Je me terre et je pleure.
J'essaie de me cacher pour qu'ils fuient loin de moi
Pour qu'ils ne voient plus. Pour qu'ils m'oublient enfin.
Si je pouvais un jour être en vrai délaissée,
Abandonnée, lâchée par ces voix, ces menteurs !...
Puis le calme revient comme un silence immense.
Je suis morte un peu plus. A chaque fois un peu.
Je suis là, dévastée, anéantie, brisée
Et pourtant je survis.
Le ciel est dégagé, l'orage a traversé
Et le soleil surgit.
Je voudrais m'endormir et je voudrais surtout
Ne plus jamais revivre ce gouffre de douleur ;
Ce naufrage en mon âme, le cri de la terreur.
Je voudrais tant un jour me sentir adoptée
Et pour l'éternité...
Anabelle Martinez
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Et si tout arrivait comme écrit sur les feuilles
Du temps et de la vie ; sur une partition ;
Si tout est orchestré en temps, au diapason
Pour nous mener au mieux, à la vie qu'on accueille...
Si sourire à la vie permet qu'elle nous sourit ;
Si ouvrir grand les bras et ouvrir mon cœur
Plutôt que de douter, obéir à la peur,
Me permet de grandir, de recevoir la Vie...
Si tout m'avait mené, à travers les tourments,
Les océans de larmes, hurlements de l'angoisse ;
Les euphories, l'amour et les heures de glace ,
A croiser nos chemins, à partager un temps...
Si tout m'avait mené à rencontrer ton âme,
A reconnaître en elle celle qui me ressemble,
Celle que je choisis : je dépose les armes,
Je souris à la vie, la Vie qui nous rassemble.
Anabelle Martinez
29 novembre 2021
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A la vie, à la mort
A nos actes manqués
A tous les cris, jamais,
Que l'on a étouffés.
A cette rage sourde
Que tu n'entends jamais
A tous ces ponts coupés,
Aux chemins ravagés
Par des manques et des peurs.
Aux relations perdues
A celles regrettées.
A vous tous qui fuyez
Au lieu de relever
Le défi du pardon,
De la reconstruction !
A ces heures perdues,
A ces années gâchées
A se vautrer solo
A se mentir encore
Sur la douleur, ton sort ;
Sur le lien qui libère,
Sur l'amour qui espère.
A tous ceux qui le font,
Qui construisent des ponts
Plutôt que des sillons.
A ceux qui vont vers l'autre
Plutôt que de s'enfuir.
A ceux là que j'admirent
Qui font le choix de vivre
Et de s'ouvrir encore
A la vie et à l'autre
Plutôt que de mourir
Replier sur eux mêmes.
A chacun de tous ceux,
Quels qu'ils soient
D'un côté ou de l'autre,
D'un côté du combat...
Moi je choisis ceci,
Chaque jour, au-delà,
A la vie, à la mort :
La foi, l'espérance et l'amour.
L'Amour ne meurt jamais.
Anabelle Martinez
20 novembre 2021
3 commentaires -
Marcher cent fois marcher sans toi
Relier mes pas, tu n'y es pas.
Me retourner encor' une fois
Tu n'y es pas. Non, toujours pas.
Croire, espérer, ne jamais renoncer.
Croire et rêver et tout recommencer.
Refaire encor' le scénario
Toujours le même, encore une fois :
Parmi les foules, les visages ;
Anonymat de millions d'âmes ;
Tu m'aperçois, me reconnais.
Avant même de me voir,
Avant même, tout avant,
Tu le savais déjà
Que j'étais là, que c'était moi.
Croire, espérer, avoir envie
Pour une fois ; être choisie.
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Je la vois sur la brêche, aveugle et funambule,
Pas vacillant, tremblant, elle ne doute de rien;
Inconsciente elle sourit sans penser à demain.
Sa peau reflets d’argent sous ce rayon de lune,
Sa prière secrète se délie en ce lieu :
Elle est prête, elle accueille la vie et le bon dieu.
Une larme s’étire, symbole de bonheur,
Sur ce visage en paix : il est temps, il est l’heure.
Tout en elle est ouvert, ses bras, ses yeux, l’Envie,
Et de sa main légère elle caresse le ciel
Juste au bout de ses doigts. “Car tout est accompli”
Tout est en elle, poussière, d’étoile et de lumière.
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