• A dieux partagés

     

     

     

    Le ciel est encore sombre

    Et mon cœur est en pleurs.

    Plus un bruit, plus une ombre ;

    Au ciel, plus de lueur,

    Tout est éteint là haut.

    Les anges endormis

    N’entendront pas le cri

    Qui déchire mes os.

     

    Au hasard dans les rues,

    Je traverse la ville

    Comme un fou ahuri

    Qui hurle, dévêtu !

    La mort est tout autour.

    Au chevet de mon père

    Agenouillée, ma mère

    Sanglote une prière :

     

    « Notre dieu tout là haut,

    Je n’ai jamais choisi

    Ni la mort, ni la vie,

    Ni le ton de ma peau.

    Je n’ai rien eu à dire

    Sur la terre qui m’accueille

    Mais maintenant au seuil

    De la vie qui chavire

    J’aimerais, je voudrais,

    Que tu descendes un peu

    Partager ces adieux … »

     

     

    Et la chambre assombrie,

    Soudain a resplendi.

     

     

     

    Anabelle Laye Martinez

    20 mai 2013

     

    Version moderne

     

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  • La passion

    Ma route de Madisson

     

     

     

    Harmonie d’un regard

    Où l’échange se crée.

    Une rencontre au hasard

    D’un sourire accroché 

    Et la tempête née

    De ce soudain orage

    Que la foudre a touché.

    La passion qui ravage

    Le cœur  d’un inconnu

    Dont le calme rivage

    N’a plus la retenue

    D’un être aimant et sage.

     

    Sueur froide, souffle ardent,

    Le brasier  qui m’étreint

    Déchire les serments

    D’une promesse qui s’éteint.

     

    Prise en mer déchaînée

    Nulle main n’est tendue

    A laquelle s’accrocher.

    Je m’épuise seule et nue

    Face à ce monstre immense

    Dont l’aspect éclatant

    N’est qu’un pic froid, intense

    Si attirant pourtant.

     

    L’or est à bout de doigt,

    Je le caresse encor

    Puis l’abandonne au sort

    De mon dernier émoi.

    J’ai plongé dans la gueule

    D’une mort violente

    Renonçant à ce leurre

    Dont le cri m’épouvante.

     

    Abandon ; tout s’éteint.

    Je ne suis plus d’ici,

    Je suis bien trop meurtrie.

    Le jour viendra demain …

     

     

    Anabelle Laye MArtinez

     juillet 2010

     

    extrait de "Tremblement de taire"

    ed. Bartavelle

     

     

     

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  • Consolante

     

     

     

    L’aube à moi s’est levée

    Alors que je dormais,

    Oublié sur un mont.

     

    Assombri sur mes larmes

    Aux douleurs de mon âme,

    J’ai touché l’abandon.

     

    L’aube s’est révélée

    En mon cœur affamé ;

    Mes doigts la retenaient,

     

    Etincellants diamants.

    J’éteins ce lent, violent

    Souvenir des hivers

     

    A succomber errant

    Sur la sphère aux géants.

    Mes paupières se libèrent

     

    Au jour naissant alors.

    Rougeoyante est l’aurore ;

    L’aube à moi s’est levée.

     

     

     

    Anabelle Laye

    20 octobre 2011

     

    extrait de "L'arbre aux sens"

    ed. Bartavelle

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  • Terre en déroute

     

     

     

    Ce soir ici, c’est la déroute.

    Chacun se tire et fait sa route

    Sans voir les autres qui disparaissent ;

    Chacun pour soi, le ciel s’abaisse.

     

    Il tire le voile des illusions,

    Déchire la glace qui nous sépare

    Et là, surgit de l’horizon,

    Un vide, un cri, un cauchemar !

     

    L’enfant est mort derrière chez toi,

    Tu n’as rien su, tu n’as rien vu.

    Pourtant les pleurs devant chez toi

    Balayés par des inconnus,

     

    Tu les ignores et tu refermes

    Porte et fenêtres de ton âme.

    Seul, enterré, tu te promènes

    Sans nom, sans cœur, perfide infâme !

     

    Le sang s’étale sur tes mains

    Pourtant blanchies de tous les crimes,

    Mais nul n’ignore que le venin

    D’indifférence rend anonyme.

     

     

     

     

    Anabelle Laye Martinez

    16 mai 2013

     

    Version moderne

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  • J’ai vu mamie prier

     

     

     

     

    J’ai souvent regardé

    Mamie fermer les yeux

    Juste avant de manger.

    Je crois qu’elle parle à Dieu …

     

    Je me suis souvent dit :

    « Comment sait-elle mamie

    Que Dieu écoutera

    Ce qu’elle lui dit tout bas ?

     

    Comment sait-elle aussi

    Qu’il y a bien quelqu’un

    Qui entend ce qu’elle prie ? »

    Moi, j’en suis pas certain !

     

    Mais je me dis pourtant

    Que j’aimerais bien croire ;

    J’aurais peur moins longtemps

    En m’endormant le soir…

     

     

     

     

    Anabelle Laye Martinez

    Février2012

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